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FREDERIC BELAUBRE : LE PARCOURS INSPIRANT D’UN TRIATHLETE AUX JEUX OLYMPIQUES (JO)


Frédéric Belaubre est un triathlète français né le 22 avril 1978 à Toulouse. Il est largement reconnu dans le monde du triathlon pour ses performances exceptionnelles et sa longue carrière dans ce sport exigeant.

Il a commencé sa carrière de triathlète à un jeune âge et a rapidement émergé comme l’un des talents les plus prometteurs de la scène française. Son dévouement, sa détermination et son éthique de travail remarquable lui ont permis de gravir les échelons du sport et de devenir l’un des meilleurs de sa génération.

Merci à Fréderic qui a accepté de répondre à quelques une de nos questions :

Comment as-tu découvert le triathlon et qu’est-ce qui t’a attiré dans ce sport ?

J’ai découvert le triathlon dès mon plus jeune âge grâce à mon père. Grand sportif, il pratiquait déjà ces 3 disciplines: natation, vélo, course à pied avant même l’arrivée du triathlon en France, dans les années 1980. Il a tout de suite adhéré à ce nouveau sport !

Donc à 5 ans en 1985, j’étais déjà au bord des parcs à vélo pour le voir courir sur les plus grandes épreuves de l’époque.

Mais personnellement, j’ai uniquement pratiqué la natation jusqu’à 12 ans, au club de Poissy. Ensuite j’ai rejoint progressivement le groupe de triathlète que mon père entraînait, car il était devenu entraîneur du club de Poissy.

Honnêtement ce qui m’a attiré c’était l’ambiance, et la variété des activités. En gros le triathlon c’était « cool » :-p.

À 15 ans, quelques victoires sur des championnats UNSS (scolaire) et un stage hivernal au CREPS de Boulouris avec la ligue d’Ile de France ont fini de me convaincre. Je voulais faire ma rentrée scolaire prochaine dans ce CREPS, c’était le sport-étude triathlon de rêve !

Peux-tu nous parler de ton expérience aux Jeux Olympiques et des moments les plus mémorables pour toi ?

L’histoire d’amour entre les Jeux Olympiques et moi a débuté en 2000. J’ai vu sur l’écran géant de la soirée du grand prix de La Baule , le triathlon des JO de Sydney. C’était l’entrée du triathlon aux JO. J’ai vu mes partenaires d’entraînement Olivier Marceau et Carl Blasco faire une course de folie !! J’étais vraiment ému. J’ai pensé « c’est ça que je veux faire ». Et en rentrant Carl et Oliv m’ont tout raconté, ce qui m’a encore plus fait rêver !

C’était parti pour 12 ans de travail intense, régulier, calculé, et quotidien. J’ai eu la chance d’être accompagné par des personnes vraiment formidables et exceptionnelles (Patrick D., Oliv, Carl, Steph V., et pleins d’autres…). Entraîneurs, partenaires d’entraînement, staff médical, ma famille, etc… Ils me donnaient de la confiance en moi quand c’était nécessaire, m’accompagnaient pour me motiver au quotidien, et me conseillaient pour que je reste toujours sur la bonne voie. Toute cette tribu devenait même ma résilience en compétition pour que je trouve encore plus de force !! J’étais très touché par le soutien que l’on m’apportait et je gardais en mémoire les émotions partagées à l’entraînement chaque jour. J’y repensais pendant les compétitions et m’en servais. Je me battais en course pour eux, c’était mon moyen de les remercier…

Quant à l’aventure Olympique en elle-même , c’est un moment magique.

Il y a déjà l’arrivée et la vie au village Olympique, au milieu des plus grandes stars du sport mondial. On peut s’amuser à reconnaître la discipline des sportifs que l’on croise grâce à leur morphologie. On se retrouve au restaurant self-service assis entre Ian Thorpe , Hicham El Guerrouj et l’équipe de France de Handball. Il faut être fort pour ne pas devenir spectateur des autres sportifs et sortir de sa course. 

Il y a aussi le souvenir du stress qui monte les jours qui précèdent la compétition. Difficile de ne pas repenser au contexte : 4 ans de prépa, tous les médias sont là, tout le monde t’attend. Mais tous les sportifs présents sont dans le même contexte, un enjeu énorme qu’il faut gérer.

Je me souviens de quelques-uns plus décontracté que d’autre, souriant dans le parc à vélo avant d’aller sur la ligne de départ. Comme si le fait d’être là était déjà une fête, ça fait du bien. De mon côté tout était millimétré, un rituel d’avant course qui me rassurait, et que je suivais à chaque fois. Malgré tout je pense que ma force était qu’une fois le coup de départ donné, je laissais faire libre court à mon intuition.

Pour finir avec l’expérience JO, j’ajouterai que pour moi l’après-course est une partie intégrante de la magie des JO. Les médias, les soirées au club France, les épreuves auxquelles on a accès, les soirées organisées par les partenaires. C’est une chance énorme de vivre aussi ces moments extraordinaires et ces émotions… surtout après 4 ans de concentration sur son objectif.

Est-ce que tu constates des évolutions entre le triathlon olympique d’Athène et le triathlon olympique d’aujourd’hui ? ( Stratégie, avancée matérielle, niveau, nouvelle nation…)

Oui biensur tout a changé. 

  • Le matériel a évolué avec L’aérodynamisme des vélos et les capteurs de puissance, les plaques carbone sur les running Shoes, les outils de récupération, les tissus des trifonctions, etc…
  • Les recherches scientifiques sur l’entraînement et la qualité et la quantité de capteurs de données apportent plus de précision et de réflexion pour l’analyse et la planification d’entraînement. 
  • Les soins médicaux sont plus rapidement mis en place, plus précis, et plus efficaces.
  • Les médias sont plus présents et de meilleure qualité , et les réseaux sociaux permettent à chacun de montrer des images incroyables et de faire passer des messages et des émotions presque sans limite. Les moyens financiers s’accompagnent souvent de ce volet de communication. 

Tous ces points ont favorisé l’évolution du niveau de performances des athlètes et l’augmentation des vitesses en compétition. C’est la suite logique de l’évolution, on peut le voir dans d’autres sports. 

Mais ce qui a vraiment changé pour notre sport, c’est la mentalité et la vision du néophyte. On est passé du « sport de fou » à une activité accessible et même recommandée :

Tout d’abord, le triathlon devient maintenant un bel outil pour développer chez les jeuns la coordination, l’esprit d’équipe, la concentration, la souplesse, la persévérance et la capacité à se préparer pour un objectif.

Ensuite, l’activité de la course à pied, du vélo et de la natation devient un moyen de rester en bonne santé pour les adultes par exemple.

Également, le matériel est plus accessible financièrement grâce à des gammes de prix plus larges. 

Enfin, les clubs et les coachs sont plus nombreux pour accueillir et conseiller les débutants et les athlètes ambitieux. 

A sa naissance, le triathlon c’était cool, mais c’était trop dur !!

Maintenant c’est dur, mais c’est trop cool !! 😀

La participation au Jeux Olympiques a-t-elle eu un impact sur ta vie professionnelle et personnelle ?

Ma participation aux Jeux Olympiques à littéralement changé toute ma vie !!!

Après ma 5ème place à Athènes plusieurs portes se sont ouvertes à moi.

La porte du rayonnement : j’ai senti que cette performance avait permis à mon parcours, mes discours et mes interventions d’aider le triathlon à grandir également (notamment chez les jeunes). Je me sentais utile et faisant partie d’un ensemble.

La porte de la performance : j’ai pris conscience que je faisais partie des meilleurs triathlètes mondiaux, donc j’ai pris encore plus confiance en moi. J’ai eu envie de m’investir toujours plus et d’embarquer dans mes futurs projets tous ceux qui me faisaient déjà confiance.

La porte du professionnalisme et de la sérénité : l’aide financière de mon club et de mes partenaires m’assurait une qualité d’entraînement et de vie plus confortable et sereine. 

Enfin la porte de la notoriété : ma communauté a grandi d’un coup. Beaucoup de monde me reconnaissait et m’encourageait. Et comme j’étais très sensible aux encouragements, ce point m’a vraiment servi de moteur au quotidien.

CREDIT PHOTO : @worldtriathlon